Questions d’actualité

  • Intervenants
    • Yohan Yebbou
      doyen de l’inspection générale du groupe mathématiques.
    • Michel Bourguet
      vice-président de l’APMEP et professeur de mathématiques à l’université de Montpellier.
    • Frédérique Fournier
      responsable de la commission LEGT et professeure de mathématiques au lycée Marie-Louise Dissard à Tournefeuille.

 

  • Date et Horaire
    • Mardi 20 octobre 2020 à 14h00

 

 

  • Descriptif
    La commission lycée général et technologique de l’APMEP a réuni une trentaine de collègues samedi 3 octobre au matin. Bilan et échanges ont mené à une série de thèmes et questions pour les soumettre à l’Inspection Générale lors de cette table ronde des Questions d’Actualité.

 

Calendrier des examens en lycée Général

Suite à l’annonce très récente via les médias des dates du bac 2021, les dates du 15 et 16 mars 2021 ont été données pour les épreuves écrites des Enseignements de Spécialité (EdS). Les dates annoncées sont bien trop proches et traiter le programme en ce laps de temps est impossible. On a eu des instructions sur la prise en compte des mois de confinement, et si on les ajoute au programme, on allonge encore plus le temps nécessaire pour traiter le programme.

 

  • Questions
  1. En annonçant ces dates quelle est la prise en compte des aménagements de début d’année prônée par le Ministère, d’éventuels confinements d’élèves ou d’enseignants pour ces mois précédant l’examen et de l’avis des enseignants de terrain, qui lorsqu’ils déclinent leur progression ne parviennent pas à boucler 80% du programme en 60 % de temps annuel ?
  2. L’organisation sur deux jours semble imposer deux sujets par spécialité : est-ce le cas ? Y aura-t-il deux sujets nationaux par spécialité ?
  3. Le Ministère a-t-il conscience que condenser deux spécialités sur une même journée met en difficultés les élèves qui ont besoin de soins, d’un tiers temps ?
  4. Peut-on avoir des sujets 0 ? Cela nous permettrait de ne pas sur-interpréter le programme ( nous n’avons pas en EdS math des élèves de Terminale S, nous avons un mixte avec des élèves à destination moins scientifique aussi)

 

L’enseignement au quotidien

La réforme du lycée est en place cette rentrée sur tout le cycle terminal, et nous constatons cette année encore plus d’effets à la fois dans les conditions de travail des élèves que dans la mise en place des nouveaux programmes.

 

  • Questions
  1. Les associations de professeurs spécialistes ont fait remonter toute l’année dernière les difficultés de la mise en œuvre des programmes : en seconde, leur inadéquation avec les acquis du collège, et en 1re, avec la forte disparité des cursus au sein d’un même EdS. Le Ministre avait annoncé des « groupes » de compétence en EdS. A ce jour : Rien n’a changé. Quelle est donc la prise en compte des remontées du terrain ?
  2. Quel sera le langage utilisé dans les sujets d’examen ? naturel ? Python ?.

 

Le lycée technologique

En STI2D : le manque de cadrage donne des répartitions diverses suivant les établissements, (cela va de 1h30 de math à 3 h … ) ce qui ne permet pas dans certaines situations de traiter convenablement le programme, et met en difficulté les élèves pour l’épreuve du bac.
 De nombreux sujets de la banque sont plutôt en faveur des STMG
 La partie Automatismes met les élèves de STMG en difficulté
 La recherche des sujets dans la banque est compliquée

 

  • Question
  1. Comment envisagez-vous la correction des épreuves écrites de l’enseignement de spécialité en STI2D ?

 

L’Enseignement Scientifique en lycée général

Le manque de cadrage rend la part des mathématiques variable suivant les établissements. Le travail de concertation, lorsque les enseignants de mathématiques y sont associés est conséquent voire démesuré, pour parfois une intervention de 30 min par semaine. En fonction de la répartition entre les 3 matières, les élèves ne seront pas évalués sur les mêmes matières.

 

  • Question
  1. Les enseignants de mathématiques seront-ils convoqués à la correction d’une épreuve portant sur une discipline qu’ils n’ont pas enseignée ?

 

Le Grand Oral

L’exercice du Grand Oral est d’autant plus difficile pour les élèves qui vont traiter des questions mathématiques :
 le problème de l’absence du support pour écrire (même si la réalisation d’un support à destination du jury est possible lors des 20 min de préparation) ; l’élève doit sortir de la réalisation écrite, plutôt confortable et rassurante pour lui en mathématiques, pour en dégager le raisonnement ! Il lui faut donc rompre en quelques semaines (parce qu’une année scolaire au final ce n’est que quelques semaines) avec une habitude bien ancrée depuis longtemps
 la nature de l’épreuve implique donc que l’élève soit capable de vulgariser sans dénaturer la question mathématique. Ces deux compétences sont extrêmement difficiles à acquérir.

 

  • Question
  1. Pourquoi le texte de cadrage ne prend-il pas en compte les disciplines et leurs spécificités ?

 

Dernière question

La réforme : les groupes d’EdS puisant leur constitution dans de nombreuses classes de 1re (si par classe on entend le groupe fixe centré sur les enseignements du tronc commun) — jusqu’à 10 classes ! — les conseils de classe se tiennent sans la présence des enseignants de spécialité des élèves. Le tronc commun étant fortement littéraire, les aptitudes scientifiques de nos élèves scientifiques sont finalement peu mises en valeur, et souvent peu reconnues.

 

  • Question
  1. Comment remédier à ce biais ?

 

Questions du Lycée professionnel

  1. L’annonce de l’arrêt de la certification (ou diplôme) intermédiaire a été faite à la rentrée ; il a été indiqué aux enseignants, qu’elle serait remplacée par une attestation délivrée par l’établissement scolaire. Quelle sont les modalités de délivrance de cette attestation ? Sait-on quels types de textes vont cadrer cette délivrance, et surtout, à quel moment vont-ils être publiés ?
  2. Dans la continuité de la question précédente, et de façon plus générale : la Transformation de la voie professionnelle (TVP) est une réforme abondamment documentée grâce à la publication des nombreux Vademecum ; parallèlement à cela, beaucoup de textes qui semblent essentiels, sont publiés très tardivement : les programmes de première et terminale, les modalités de certification ou encore la répartition des différentes spécialités de baccalauréat dans les six groupements de physique-chimie. Y-a-t-il une raison particulière (une stratégie novatrice de déploiement de la réforme) qui justifie ce calendrier ? L’institution a-t-elle conscience qu’elle met en difficulté les enseignants et les personnels de direction en travaillant de cette façon ?
  3. L’APMEP a salué l’arrivée d’un enseignement de l’informatique dans les programmes du lycée professionnel (aussi bien dans les classes préparant au CAP que dans celle préparant au baccalauréat) ; néanmoins, cela suscite plusieurs interrogations :
    1. Pourquoi avoir imposé un langage de programmation en baccalauréat professionnel alors que certaines spécialités ont déjà un enseignement de programmation (dans d’autres langages) dans leurs référentiels professionnels ?
    2. A contrario, a-t-on des retours d’expériences concluants sur des langages utilisables pour l’enseignement de la programmation en CAP (en particulier avec les CAP accueillant un public adulte) ?
    3. Peut-on s’attendre à une évolution du recrutement des enseignants pour prendre en compte une éventuelle montée en puissance de l’enseignement de l’algorithmique et de la programmation : au niveau des actuels concours de recrutement (CAPLP interne et externe) ? Avec la création d’un CAPLP Maths / Info ou d’une évolution du CAPLP MPC vers un CAPLP MPCI ? au niveau de l’encadrement et du recrutement des IEN avec un ciblage IEN MPC-Maths/info IEN MPC Physique/chimie, sur le modèle de ce qui existe déjà en Lettres/histoire ?
  4. Beaucoup d’interrogations quant à la mise en place de la co-intervention (CI) et à la disparition de l’EGLS. Peut-on espérer une évolution significative de la TVP qui permettrait de redéployer les moyens alloués à la CI vers un dispositif qui se rapprocherait davantage des EGLS (quitte à ce que ceux-ci ne soient plus exclusivement dispensés par des enseignants d’EG) ?
  5. Un constat, plus qu’une question : les élèves qui ont fait le choix d’un parcours en 4 ans (2 années CAP / première puis terminale pro) en 2018, se retrouvent cette année en classe de première sur les programmes de 2019 alors qu’ils ont suivi l’enseignement des programmes de 2009-2010 en CAP ; ils n’ont, en particulier, pas eu d’enseignement d’algorithmique et de programmation. Pourquoi la réforme a-t-elle était déployée simultanément sur les deux diplômes ? Pourquoi les établissements n’ont pas été doté de moyens spécifiques (en AP notamment) pour gérer cette situation particulière et inerrante à cette seule année scolaire ?
  6. Les évaluations de mathématiques en classe de seconde professionnelle doivent permettre d’identifier les acquis et les besoins de chaque élève en vue de leur proposer un accompagnement personnalisé adapté et de remédier à leurs difficultés éventuelles. Les modalités d’accompagnement relève de l’établissement. Tous les élèves en classe de seconde malgré les besoins identifiés ne bénéficient pas de l’accompagnement en mathématiques. Est-il envisageable de rendre obligatoire cet accompagnement ?
  7. Les modalités d’évaluation du baccalauréat professionnel sont connues depuis le mois de juin 2020 avec la mise en oeuvre du CCF sur l’année de première et terminale. Qui dit CCF dit sujet construit localement, sujet passé localement et corrigé localement. Quelle équité pour le baccalauréat professionnel d’un même champ professionnel dans des établissements différents ?
  8. La crise sanitaire actuelle et la mise en place de la continuité pédagogique au printemps 2020 ont mis en évidence la faiblesse quantitative des ressources spécifiques au LP ; peut-on envisager un plan national de création et/ou de mutualisation de ressources impliquant différents acteurs (groupes d’experts nationaux, académiques ; réseaux des IREM, des INSPE ; APMEP et UdPPC ; …) afin de combler le retard constaté entre le LEGT et le LP ?

 

Compte-rendu de la table ronde

Le compte-rendu des questions d’actualité est disponible.